- SUISSE - Actualité (1990-1996)
- SUISSE - Actualité (1990-1996) P align=centerConfédération suissePolitique intérieureLe 20 octobre 1991 se déroulent les élections législatives. Les électeurs sont appelés à renouveler les 200 membres du Conseil national et les 46 du Conseil des États qui composent le Parlement fédéral. La coalition quadripartite sortante, tout en conservant près de trois quarts des sièges du Conseil national, n’en subit pas moins un certain effritement: 44 sièges au Parti radical (– 7), 43 au Parti socialiste (inchangé), 36 au Parti démocrate-chrétien (– 6) et 24 au Parti démocrate du centre (– 1). La montée des écologistes (14 sièges, + 3) et des petits partis populistes, tels que le Parti des automobilistes (8 sièges, + 6) ou le Parti démocrate d’extrême droite (5 sièges, + 2), constitue un avertissement pour les forces politiques classiques.Le 25 septembre 1994, la législation antiraciste adoptée par le Parlement et soumise à référendum sur l’initiative de l’extrême droite est approuvée par 54,6 p. 100 des votants. Le taux de participation est de 45 p. 100. Le racisme, l’incitation à la haine et à la discrimination raciales, le négationnisme et le révisionnisme sont désormais inscrits dans le Code pénal suisse comme des délits.Le 5 octobre, les corps carbonisés de 48 adeptes de l’Ordre du temple solaire sont retrouvés dans les ruines de chalets incendiés dans le canton de Fribourg et dans le Valais. Les corps des 2 dirigeants de la secte, Joseph Di Mambro et Luc Jouret, sont identifiés.Le 4 décembre, 72,8 p. 100 des électeurs approuvent par référendum un projet de loi visant à renforcer la législation contre l’immigration clandestine.Le 22 octobre 1995, à l’issue des élections législatives, le Parti socialiste devient la première formation politique du pays, avec 54 sièges sur 200 au Conseil national. Il ravit cette place au Parti radical démocratique, également membre de la coalition au pouvoir, qui obtient 45 élus. Les autres formations participant au gouvernement, le Parti démocrate-chrétien et le Parti démocrate du centre, remportent respectivement 34 et 29 sièges. Le taux de participation s’élève à 42 p. 100.Vie économiqueEn 1991, la politique monétaire restrictive en vigueur depuis 1988 ne permet pas de juguler l’inflation et contribue au marasme.En 1992, l’exportation permet un léger redressement de la conjoncture, qui semble sortir le pays de la récession.En 1993, l’économie subit les conséquences de la récession en Europe, en particulier en Allemagne et en France qui sont les 2 premiers partenaires commerciaux. Le Conseil fédéral propose, en octobre, une réforme de la loi sur les cartels afin d’ouvrir davantage l’économie à la concurrence. Il s’agit d’un des principaux obstacles structurels à la compétitivité de l’industrie helvétique.En 1994, la politique du franc fort pèse sur l’activité, en léger fléchissement. La banque centrale fait valoir les effets positifs, à long terme, de la stabilité des prix sur la compétitivité des entreprises.En 1995, la Suisse continue à subir les effets de la forte valeur du franc suisse, devenu valeur refuge par excellence. En décembre, la banque centrale ramène son taux d’escompte à 2 p. 100 – son taux le plus bas depuis 16 ans – pour tenter d’enrayer l’appréciation de la monnaie qui rend les produits suisses moins compétitifs. Le commerce extérieur affiche toutefois un solde positif. L’absence de dynamisme de la consommation intérieure explique la faible progression de la croissance. Une T.V.A. de 6,5 p. 100 entre en vigueur le 1er janvier.En 1996, la Suisse connaît une année de récession, essentiellement due à la réduction de l’activité en Europe et à la force du franc suisse ainsi qu’à la politique de restriction budgétaire. La faiblesse de la consommation maintient l’économie dans une situation de quasi-déflation. Le chômage augmente. Les investissements tout comme les échanges se tassent. Le tourisme décline.Le 7 mars, les groupes pharmaceutiques suisses Ciba-Ceigy et Sandoz signent un accord de fusion. Il s’agit de la plus grande opération de ce type jamais réalisée. Baptisée Novartis, le nouveau groupe doit afficher un chiffre d’affaires de 36 milliards de francs suisses et se placer au deuxième rang mondial du secteur, derrière le britannique Glaxo-Wellcome.Relations internationalesLes 6 et 7 novembre 1990 se tiennent à Genève les journées ministérielles de la deuxième Conférence mondiale sur le climat, qui réunit depuis le 29 octobre 500 scientifiques représentant 137 États participants. Margaret Thatcher, Michel Rocard et le roi Hussein de Jordanie sont présents parmi quelque 70 chefs d’État ou de gouvernement. Une déclaration commune de lutte contre le réchauffement de l’atmosphère par effet de serre est adoptée. Les signataires s’engagent à réduire leurs émissions de gaz carbonique.Le 17 mai 1992, la proposition gouvernementale d’adhésion de la Suisse au F.M.I. ainsi qu’à la Banque mondiale est approuvée lors d’un référendum, par 55,8 p. 100 des votants. Le 26, le gouvernement dépose officiellement la demande d’adhésion de la Suisse à la C.E.E.Le 6 décembre, 50,3 p. 100 des électeurs et 16 des 23 cantons rejettent le traité qui prévoit l’adhésion des pays de l’A.E.L.E. et de ceux de la C.E.E. à l’E.E.E., à partir du 1er janvier 1993. Le taux de participation est élevé (78,3 p. 100). Ce rejet révèle un clivage entre la classe politico-économique, favorable à l’adhésion, et l’opinion, qui y est généralement hostile, ainsi qu’entre les cantons francophones, largement partisans du oui, et les cantons germanophones – suivis par le Tessin italianophone – majoritairement favorables au non.Le 29 décembre 1993, les autorités françaises expulsent vers Téhéran 2 Iraniens soupçonnés d’avoir participé, en avril 1990, en Suisse, à l’assassinat de Kazem Radjavi, le frère de Massoud Radjavi, chef des Moudjahidin du peuple, mouvement armé en lutte contre le régime islamique de Téhéran. Les autorités suisses, à qui l’extradition des 2 hommes avait été confirmée le 18 novembre, protestent vivement contre cette violation des textes européens et internationaux en vigueur en la matière.Le 12 janvier 1994, le gouvernement suisse fait part au gouvernement français de son mécontentement à propos du renvoi en Iran des 2 terroristes et lui demande des explications.Le 20 février, les Suisses se prononcent par référendum à 52 p. 100 en faveur d’un projet de protection des régions alpines qui implique que, dans un délai de 10 ans, l’ensemble du transport de marchandises effectué par camion et traversant le pays par les Alpes devra passer de la route au rail.Le 12 juin, 57,2 p. 100 des électeurs refusent par référendum le projet de loi visant à autoriser la mise à disposition de l’O.N.U. de casques bleus suisses, dans le cadre d’opérations de maintien de la paix.Le 12 décembre, la Suisse entame des négociations avec l’Union européenne au sujet de la libre circulation des personnes, des biens et des services.
Encyclopédie Universelle. 2012.